Né le 12 février 1925 à Plan-d'Orgon dans le Sud-Est et décédé le 16 février 1989
on peut dire que Jean-Pierre Calvet aura baigné très tôt dans la musique puisque ses
premières vibrations musicales, il les a ressenties dans le ventre de sa mère, tandis
qu’elle jouait de la mandoline. Pas étonnant donc qu’à neuf ans il ait joué de la guitare
et qu’il se soit mis ensuite au solfège avant, à quatorze, de tenter d’apprivoiser le
trombone ! Une dernière expérience à laquelle il devra renoncer contraint de se
battre contre la tuberculose. Sa sœur s’est vue décerner un premier prix de solfège
et de chant au Conservatoire.
Fragile devant les épreuves affectives et d’une grande sensibilité, celui qui restera
pour beaucoup « le baladin provençal » a laissé une quantité non négligeable d’airs
à succès dont Le marchand de bonheur n’est pas le moindre. Il s’y ajoute beaucoup
d’autres, qu’on en juge ! Ronde mexicaine, Allez savoir pourquoi, Si tous les oiseaux,
L’enfant de bohème, Y’aura toujours, Peggy-o, Là où finit le ciel, Tumbalala, Les
amours de demain, Comment va la vie, La petite Julie... La liste est longue tant le
talent de Jean-Pierre et sa complicité avec Jean Broussolle auront éclaté tout au long
de ces années fastes où la Chanson Populaire Française avait trouvé avec les
Compagnons de la Chanson et Calvet une justesse de ton qui était à l’époque
reconnue, même par les plus jeunes. Il suffit pour cela de se remémorer les extraits
d’émissions télévisées comme le Tête de bois et tendres années.
Déniché par Jo Frachon et Hubert Lancelot dans un bar de Menton où l’ensemble
qu’il animait a fait jusqu’en 1956 la joie des estivants, Jean-Pierre Calvet écrira avec
Jean Broussolle l’une des plus belles pages des Compagnons de la Chanson entre
1956 et 1972. Brillant guitariste, également premier prix de trombone au Conservatoire
cet enfant de Menton et du soleil n’attendait que le départ de Jean Albert pour prendre
la mesure. Elle sera très vite prise par cet aficionado du solfège au point qu’Édith Piaf
disait de lui qu’elle le trouvait dans la note. Une fois de plus, elle avait vu juste en
recommandant aux Compagnons en 1956 après le départ de Jean Albert de faire
appel au talent de Jean-Pierre.
Marié en premières noces avec Hellène Kohn, directrice de la maison d’édition
'Sandra Music",ils auront deux enfants, Sandra et Stéphane Calvet.
Malheureusement, Jean-Pierre n’aura pas la possibilité de faire ses adieux avec
ses amis en février 1985. Remplacé la dernière année par Paul Méry à cause de
graves ennuis de santé, hospitalisé dans la région parisienne, il décédera peu de temp
après d’une terrible maladie laissant un livre témoignage, écrit en collaboration avec
Arnaud Desjardins : Le baladin et la sagesse, paru à la Table Ronde. Un ouvrage
dans lequel éclate toute la personnalité de l’homme qui semblait avoir deux visages,
comme il l’a laissé entendre dans l’une de ses dernières mélodies : un, la nuit et l’autre
la journée