Gérard Sabbat, l’un des barytons des Compagnons de la Chanson, a toujours été
considéré comme « le marrant » d’un ensemble né en 1946 de l’association de
plusieurs des Compagnons de la Musique.
C’est parce qu’il entendait chanter de chez les Liébard lorsque les fenêtres étaient
ouvertes, que Gérard Sabbat, né le 26 septembre 1926 (1926-09-26) (86 ans) à
Lyon[1] où il se destinait à la prêtrise, a rejoint les Compagnons de la Musique.
Promis à maints gags et autres effets désopilants pour la plus grande joie de ceux qui
ont eu la chance d’assister aux nombreuses représentations des Compagnons, sa
prestation s’est trouvée confortée au moment du départ vers d’autres cieux de Jean
Albert dit le rouquin. Le groupe devait trouver un nouveau boute-en-train et avec
Gérard et son nez « qu’il pleut dedans », comme on dit à Lyon, il ne leur a pas fallu
longtemps avant de le trouver.
Il suffit d’évoquer son indiscutable talent de comique pour le revoir encore avec ses
mimiques souvent irrésistibles, aux côtés de ses condisciples, interpréter les
‘‘Jumelles de Marine’’ ou ‘‘la Costa Brava’’ avec son tuba.
Pourtant, ce comique de haut vol, facétieux et chahuteur, toujours de bonne humeur
et disponible, passionné de chevaux et trésorier de l’ensemble, savait être sérieux à
ses heures et même touchant à l’extrême. Il suffit pour s’en convaincre de lire un
extrait de sa lettre à Hubert Lancelot écrite juste après la séparation des Compagnons
et extraite du Nous les Compagnons de la Chanson du même Hubert :
« Mes Compagnons, vous me manquez, et je vous écris car en ce moment j'ai
besoin de vous. Je ne veux pas de réponse, mais j'ai besoin de vous moralement,
de votre présence invisible, des fils qui se sont tissés entre nous malgré les heurts
ou les désaccords, bien dérisoires aujourd'hui. Ce que je viens chercher auprès
de vous, c'est cette chose impalpable qui nous a unis tous, depuis quarante ans.
Et je ressens mieux maintenant cette richesse qui a été la nôtre et que nous
avons gagnée au fil des ans sans nous en apercevoir... »
Uniquement remplacé durant son service militaire par Mario Hirle, on peut dire que
notre Gérard aura fait partie du groupe de ses origines en février 1946 à la fin… en
février 1985 ! Devenu depuis comédien et gentleman farmer, Gérard qui vient de se
remarier avec Mireille continue de se bonifier comme le bon vin au fil des ans. C’est
du moins l’impression qu’il a donné à Lyon le 1er décembre dernier à ses admirateurs
où, durant plus de quatre heures d’affilée, il a gentiment accepté de dédicacer les
ouvrages qui lui étaient présentés.
Gérard vient de nous quitter ce samedi 2 février et rejoindre Guy, Jean, Jean-Pierre,
Hubert et Jo.